L’heure d’été coïncide avec le début du printemps et avance chaque année nos aiguilles d’une heure. Tous les pays de l’Union européenne appliquent cette règle, mais son efficacité a récemment fait l’objet d’un débat.
De nombreux États souhaiteraient la supprimer, car ils considèrent que la consommation d’énergie n’est plus seulement liée à l’éclairage des bâtiments, mais aussi à l’alimentation des appareils électriques ou électroniques (qui ne dépend pas des heures de clarté du jour).
Dès la fin du XVIIIe siècle, Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis et scientifique, cherchait une solution pour profiter de la lumière des longues journées de printemps. À l’époque, les horloges n’étaient pas répandues et se lever tôt pour aller travailler aurait permis d’économiser de l’argent sur les bougies, indispensables pour éclairer les espaces le soir.
D’où la nécessité de Franklin qui, dans son essai “Plan économique pour diminuer le prix de la lumière”, publié dans le Journal de Paris en 1784, propose plusieurs solutions : taxer les lampes persanes, rationner les bougies, installer dans chaque rue un canon qui tirerait un coup de feu lorsqu’il serait temps de se lever. C’est l’entrepreneur William Willett qui revient sur le sujet afin d’améliorer la production industrielle et les économies. En 1907, il propose d’avancer les aiguilles de 80 minutes au mois d’avril et de faire l’inverse au mois de septembre. Son idée est acceptée pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les économies d’énergie deviennent une priorité.
Depuis 1996, tous les pays de l’Union européenne, la Suisse et même les pays de l’Europe de l’Est ont adopté cette convention.
Certains pays ont choisi de ne pas l’adopter, qui sont-ils ?
Il existe des régions du monde où l’on évite de changer d’heure pour se fier à la lumière du soleil :
Les avantages de l’heure d’été peuvent être résumés en citant à nouveau Benjamin Franklin : “Tôt au lit et tôt au lever, se réjouissent les hommes en bonne santé, les riches et les chanceux”.
Le changement d’heure permet de réduire la consommation d’électricité et de réduire les émissions de C02 de plusieurs tonnes chaque année.
Cette année, le changement d’heure a eu lieu entre le samedi 25 et le dimanche 26 mars. Nous nous habituons généralement au changement d’heure en l’espace de 24 à 48 heures, un changement bénéfique pour notre santé, car nous disposerons d’une heure de lumière supplémentaire pour les activités de plein air et la vie sociale, ce qui réduira la sédentarité dont nous souffrons souvent.
En outre, une plus grande exposition à la lumière naturelle régule les cycles de sommeil et d’éveil, les fonctions musculaires et la température corporelle. On pense également qu’elle augmente la libération de la sérotonine, une hormone de bien-être… une bonne raison de se lever une heure plus tôt, vous ne trouvez pas ?
La société actuelle, avec ses rythmes et ses habitudes, rend le manque de lumière solaire aux premières heures de la journée moins problématique pour la santé et le bien-être de ses citoyens, tandis que la luminosité gagnée l’après-midi pourrait se traduire par des économies d’énergie et la protection de l’environnement, deux éléments extrêmement précieux, compte tenu du moment historique que nous vivons.